L’école inclusive à bout de souffle : 42 000 enfants sans accompagnement
Une école inclusive sous tension
À la rentrée 2025, 520 000 élèves en situation de handicap sont scolarisés dans le système éducatif français. Parmi eux, 355 000 disposent d’une notification de la MDPH pour bénéficier d’une aide humaine, un accompagnement indispensable à leur scolarisation. Pourtant, selon les chiffres communiqués par le ministre de l’Éducation nationale, Édouard Geffray, près de 42 000 de ces élèves n’ont toujours pas d’AESH à leurs côtés. Cela représente environ 12 % des enfants dont le droit à un accompagnement n’est pas effectif.
Des conséquences lourdes pour les élèves et les classes
Pour certains enfants, l’absence d’accompagnant signifie tout simplement l’impossibilité de fréquenter l’école. D’autres, la majorité, sont bien présents dans les classes, mais sans l’aide nécessaire pour suivre les apprentissages, participer ou gérer leurs besoins spécifiques. Cette situation crée des tensions importantes : les élèves concernés sont en grande difficulté, les enseignants se retrouvent démunis, et les camarades doivent parfois s’adapter à des situations complexes sans soutien suffisant.
Un recrutement en panne face à une demande en hausse
Actuellement, la France compte 146 000 AESH. C’est le deuxième corps le plus nombreux de l’Éducation nationale. Pourtant, la demande d’accompagnement humain augmente chaque année d’environ 10 %. Le ministère peine à suivre ce rythme : le recrutement stagne, les budgets ne suffisent plus, et les besoins explosent. Cette mécanique déséquilibrée fragilise chaque rentrée scolaire.
Un métier essentiel mais précaire
Derrière cette crise, il y a aussi la question de l’attractivité du métier. Les AESH travaillent majoritairement à temps partiel et perçoivent des salaires inférieurs au SMIC. Une revalorisation de leur rémunération est réclamée depuis des années. Les conditions actuelles découragent les candidats, malgré le rôle essentiel que ces accompagnants jouent dans les classes accueillant des élèves en situation de handicap.
Des familles contraintes d’embaucher des AESH privées
Face à la pénurie, certaines familles n’ont eu d’autre choix que d’embaucher elles-mêmes des AESH privées pour permettre la scolarisation de leurs enfants. On estime à environ 500 le nombre de foyers concernés, souvent au prix de lourds sacrifices financiers. Cette solution, réservée à ceux qui peuvent se le permettre, met en lumière un problème d’égalité des chances et questionne le principe même d’une école inclusive pour tous.
L’urgence d’une réponse politique forte
Alors que les besoins augmentent, le système semble atteindre ses limites. Sans revalorisation du métier, sans plan massif de recrutement et sans moyens supplémentaires, la promesse d’une école inclusive risque de rester un idéal inaccessible. Les 42 000 élèves sans accompagnement rappellent cruellement qu’aujourd’hui encore, l’égalité des droits n’est pas l’égalité des faits.


Calcul sur l’académie : 4h d’accompagnement par enfant, 6 élèves par aesh.
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