Découvrez comment obtenir un adulte pour accompagner votre enfant ou votre élève en classe (AESH) – et pourquoi c’est parfois un vrai parcours du combattant

Tout commence par une reconnaissance officielle du handicap

Que vous soyez parent ou enseignant, sachez qu’un élève ne peut bénéficier d’un AESH (accompagnant d’élève en situation de handicap) que si la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) reconnaît officiellement sa situation de handicap.

Pour cela, la famille doit retirer (ou télécharger) un dossier auprès de la MDPH de son département. Deux documents sont obligatoires :

• un formulaire de demande
• un certificat médical CERFA rempli par un médecin

Mais attention : les demandes sont très nombreuses, les délais de traitement peuvent aller jusqu’à plusieurs mois, et un dossier incomplet peut être refusé sans même être examiné. D’où l’importance de bien l’anticiper et de le soigner dès le départ.

Des démarches longues et complexes, surtout pour les familles en difficulté

Le dossier MDPH peut vite décourager : il est souvent long, avec de nombreuses pages, parfois rédigé dans un langage pas toujours adapté, et conçu pour tout âge (enfants comme adultes). Pour certaines familles, surtout les plus démunies face à l’écrit ou aux démarches administratives, c’est un vrai casse-tête.

Heureusement, il existe des personnes ressources pour accompagner les familles :

• des agents des MDPH peuvent recevoir et aider à remplir le dossier
• les enseignants référents peuvent aussi apporter des conseils
• les assistants sociaux de secteur sont souvent des relais précieux
• et c’est parfois les personnels des écoles qui aident les familles bien que cela ne fasse pas partie de leurs missions

Ne pas hésiter à demander de l’aide : cela peut faire toute la différence.

PPS accordé ? Voici ce que ça change concrètement

Si la MDPH accepte la demande, elle met en place un PPS (projet personnalisé de scolarisation). Ce document sert de cadre à la scolarisation de l’élève et précise les adaptations nécessaires en fonction de ses besoins. La MDPH peut alors délivrer une ou plusieurs notifications de compensation du handicap.

Ces notifications peuvent prendre différentes formes, selon les situations, et ne se limitent pas à la présence d’un AESH. Parmi les réponses possibles (liste non exhaustive) :

• un accompagnement humain : AESH individuel (avec un nombre d’heures précisé) ou mutualisé (partagé avec d’autres élèves)
• une aide matérielle ou financière (par exemple pour des équipements spécifiques)
• une orientation vers un dispositif ou une structure adaptée : ULIS, SESSAD, IME, DITEP, DAME, etc.
• un aménagement du temps scolaire ou de la scolarisation

Chaque situation étant unique, la MDPH construit une réponse sur mesure en fonction des éléments transmis dans le dossier et des besoins repérés dans le cadre scolaire.

Dans certains cas, l’accompagnement peut aussi être prévu sur le temps du midi.

Le PPS remplace les anciens dispositifs

Une fois le PPS mis en place, il devient le seul cadre officiel pour organiser la scolarisation de l’élève. Cela signifie que les éventuels dispositifs précédents comme le PPRE (programme personnalisé de réussite éducative) ou le PAP (plan d’accompagnement personnalisé) sont automatiquement annulés. On ne rédige donc plus de PPRE ni de PAP pour un élève disposant d’un PPS. Toutes les adaptations et les aides doivent être désormais intégrées au sein de ce projet.

Et si les écarts dans les apprentissages sont très importants ?

Dans certains cas, lorsque l’élève présente un écart significatif (souvent d’au moins deux ans) par rapport aux acquis attendus dans sa classe d’âge, il est possible de rédiger une PAOA (Programmation Adaptée des Objectifs d’Apprentissage). Ce document, complémentaire au PPS, permet de fixer des objectifs d’apprentissage adaptés au niveau réel de l’élève, tout en conservant une progression cohérente. La PAOA est particulièrement utile pour guider l’enseignement au quotidien lorsque les attendus du programme ne sont plus pertinents à court terme.

Attention : la notification ne suffit pas, encore faut-il qu’un AESH soit disponible !

La MDPH envoie la notification directement à la famille. C’est à elle de la transmettre à l’école. Une fois reçue, l’établissement contacte la DSDEN pour demander l’affectation d’un AESH.

Et c’est souvent ici que les choses se compliquent :

• pénurie d’AESH disponibles
• difficultés de recrutement selon les secteurs
• enveloppe budgétaire trop juste au niveau académique

Résultat : certaines familles doivent patienter… parfois longtemps, même avec une notification en règle.

Vers un changement en 2025 ?

Une nouvelle loi, actuellement en cours de vote, prévoit qu’à partir de septembre 2025, 👉 un AESH devra être affecté dans le mois qui suit la notification. Une avancée attendue depuis longtemps par de nombreuses familles.

Un accompagnement suivi d’année en année

Chaque année, une réunion ESS (équipe de suivi de la scolarisation) est organisée. Elle permet à l’enseignant référent, aux parents, aux professionnels de santé et à l’équipe éducative de faire le point. Le GEVASCO est actualisé et renvoyé à la MDPH, qui peut éventuellement éditer de nouvelles notifications.

Quel est le rôle de l’AESH ?

Pendant son temps de travail, l’AESH est placé sous la responsabilité du directeur ou du chef d’établissement. Il ou elle intervient pour faciliter la scolarité de l’élève, en classe et parfois sur d’autres temps si cela est prévu dans le PPS.

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