Un rapport alarmant de la cour des comptes sur l’école primaire : que faut-il vraiment retenir ?
Des performances en chute libre malgré plus de moyens
Le dernier rapport de la Cour des comptes tire la sonnette d’alarme : notre école primaire est à bout de souffle. Malgré une hausse continue du budget consacré au premier degré – plus de 52 milliards d’euros par an –, les résultats des élèves se dégradent. En mathématiques, les élèves français de CM1 sont derniers en Europe. En français, la situation n’est guère meilleure : la France se place en queue de classement, loin derrière la moyenne européenne.
Des inégalités qui explosent
Ce n’est pas seulement une question de niveau global. Les écarts entre les élèves se creusent. Le milieu social pèse lourd : parmi les élèves les plus en difficulté, 40 % viennent des familles les plus précaires. En comparaison, seuls 6 % des enfants favorisés sont concernés. Les inégalités de genre s’ajoutent au tableau : les garçons sont nettement en retard en français, bien plus qu’ailleurs en Europe. Tout cela alors même que nos élèves passent plus d’heures à apprendre les fondamentaux…
Un système mal adapté aux enfants
Le rapport est clair : l’école n’est pas pensée pour les enfants. La semaine de 4 jours, redevenue la norme depuis 2017, est critiquée pour ses effets négatifs sur la concentration et les apprentissages. Le rythme scolaire français ne respecte pas le développement naturel des enfants, ce qui nuit à leur bien-être et à leurs progrès.
Le métier d’enseignant en crise
La qualité de l’enseignement est essentielle pour la réussite des élèves, mais le métier d’enseignant perd en attractivité. De nombreuses écoles peinent à recruter, surtout dans les zones rurales ou sensibles. Le manque de reconnaissance, les difficultés d’exercice et l’absence de perspectives de carrière aggravent la situation. Résultat : des classes non pourvues, une instabilité qui pénalise les élèves.
Un pilotage flou, un rôle de direction affaibli
Autre point noir : la gouvernance. Le rôle du directeur d’école reste mal défini, avec peu de marges de manœuvre pour animer une vraie dynamique pédagogique. Le système de décharge est jugé obsolète. La Cour propose de créer un véritable statut de directeur ou de généraliser une décharge complète pour qu’il puisse jouer pleinement son rôle.
Des dépenses en hausse, mais mal suivies
Alors que le nombre d’élèves diminue, les dépenses continuent de croître. Mais leur répartition reste floue, en particulier du côté des collectivités. Ce manque de lisibilité empêche de mesurer l’efficacité des investissements. Par exemple, en 2022, les communes ont investi 3,6 milliards d’euros dans les écoles du premier degré, souvent au prix d’un effort budgétaire considérable.
Un appel à repenser l’école en profondeur
Ce rapport n’est pas un simple constat : c’est un avertissement. Il appelle à une refonte complète de notre école primaire. Cela passe par une meilleure coordination entre tous les acteurs, une formation continue solide pour les enseignants, une nouvelle organisation du temps scolaire et un véritable projet d’école adapté aux réalités locales.
👉 Lire le rapport complet sur le site de la Cour des comptes : https://www.ccomptes.fr/fr/publications/lenseignement-primaire
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