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Concours de professeurs des écoles : quand la baisse de postes cache la pénurie

Un concours sous tension, malgré des annonces rassurantes

Alors que le ministère de l’Éducation nationale annonce une « amélioration du rendement des concours » pour le recrutement des professeurs des écoles, la réalité est loin d’être aussi positive sur le terrain. Cette année, 1 284 postes n’ont pas été pourvus sur les 10 775 proposés lors des concours du premier degré, soit un peu plus de 12 % des postes restés vacants. Ce chiffre reste très élevé et masque en fait une crise profonde d’attractivité du métier.

Des académies en grande difficulté de recrutement

Certaines académies connaissent des taux de vacances de postes particulièrement inquiétants. À Mayotte, plus de la moitié des postes proposés n’ont pas trouvé preneur. En Guyane, la situation est encore plus critique : près de 7 postes sur 10 n’ont pas été pourvus à l’issue des concours. L’académie de Versailles, elle aussi, illustre bien la crise : 476 postes non pourvus sur 1 414 proposés, soit un tiers des postes laissés vacants. À Créteil, la tendance reste préoccupante, avec plus de deux postes sur dix restés vacants.

Pour pallier ce manque, les rectorats évoquent le recrutement de professeurs contractuels, parfois sans formation préalable et recrutés très rapidement. Cette solution, qui était marginale il y a quelques années, tend à devenir la norme dans certaines académies.

Une baisse des postes ouverts : un trompe-l’œil statistique

Si certains évoquent une « baisse de la pénurie », il s’agit en réalité d’un effet trompe-l’œil : le nombre total de postes ouverts au concours a lui-même diminué. Par exemple, l’académie de Créteil proposait 2 290 postes en 2024, contre 1 659 cette année. Même constat en Guyane, avec 244 postes ouverts en 2025, contre 280 l’an passé. La baisse du nombre de postes non pourvus s’explique donc en partie par la réduction du nombre de places proposées, et non par une soudaine attractivité retrouvée du métier.

L’essor des contractuels et la baisse des exigences

Face à la crise des vocations, de nombreux contractuels sont recrutés dans le premier degré. Aujourd’hui, un enseignant sur dix est contractuel selon la Cour des comptes, alors que ce statut était presque inexistant il y a encore quelques années. Dans certaines académies, le manque de candidats pousse même à recruter des personnes ayant obtenu des notes très inférieures à la moyenne lors des concours.

Des pistes de réforme pour inverser la tendance

Pour tenter d’enrayer la crise d’attractivité, le ministère prévoit une réforme des conditions d’accès au concours dès 2026 : il sera possible de passer le concours dès bac+3 (au lieu de bac+5). Les futurs enseignants bénéficieront ensuite d’une formation professionnalisante de deux ans, rémunérée, en contrepartie d’un engagement de quatre ans dans le métier. Reste à savoir si ces mesures suffiront à redonner de l’attrait à une profession en quête de reconnaissance.

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