Gabriel Attal : Un ministre de l’éducation en pleine ascension.

Le paysage politique français a été secoué par l’arrivée de Gabriel Attal au poste de Ministre de l’Éducation nationale cet été. Sa gestion et ses prises de position ont captivé l’attention du public et des analystes politiques. En quelques mois seulement, Attal a su façonner sa popularité et s’imposer comme une figure majeure de la Macronie.

Rupture et priorités

Dès son entrée en fonction, Attal a mis en lumière des problèmes négligés depuis des années. L’interdiction de l’Abaya et la lutte contre le harcèlement scolaire ont été ses premières pierres angulaires, témoignant d’une volonté affirmée de traiter les problèmes du système éducatif et de transmettre un message fort à l’opinion publique.

Le ministre a bénéficié d’une importante couverture médiatique en raison des événéments tragiques liés au harcèlement scolaire ou à l’assassinat de Dominique Bernard, professeur en collège.

Le ministre a également changé sa manière de communiquer. Contrairement à ses prédécesseurs, il prend soin de faire systématiquement ses annonces aux personnels de l’Éducation nationale avant de les diffuser dans les médias. Cette approche tranche avec de nombreuses années pendant lesquelles les enseignants découvraient les annonces en même temps que le grand public, par le biais des médias.

Retour à l’Excellence : La Mission « Exigence des Savoirs »

Sa vision pour l’éducation s’est cristallisée autour de la mission « Exigence des Savoirs », promettant un retour à des méthodes pédagogiques anciennes mais qui selon lui ont fait les preuves. Le retour du redoublement, l’introduction de manuels labellisés, la simplification des programmes, les groupes de niveaux et l’adoption de la méthode de Singapour en mathématiques font partie des mesures annoncées pour hisser le niveau des élèves.

Réformes à venir

Attal ne s’arrête pas là. Dès le premier trimestre 2024, de nouvelles annonces majeures sont attendues : réforme de la formation des enseignants, évolutions pour favoriser une école inclusive et discussions approfondies concernant les salaires des enseignants.

Défis et échecs

Cependant, malgré ses avancées, des défis de taille persistent. Outre la question pressante de l’attractivité du métier d’enseignant, Attal doit s’attaquer à la surcharge administrative qui accable les enseignants. Les concours qui attirent moins de candidats et le nombre croissant de démissions constituent également des obstacles majeurs à surmonter.

Gabriel Attal n’a pas réussi à tenir sa première promesse, énoncée lors de sa prise de fonction, qui était de consacrer trois jours chaque mois à une immersion avec l’ensemble de son équipe dans des établissements scolaires.

Les enseignants peinent pour l’instant à percevoir des changements concrets dans leurs conditions de travail, et de nombreuses alertes sociales ont été déposées par les syndicats au cours du mois de décembre. Bien que certaines de ses idées puissent trouver une adhésion auprès d’une part importante de la profession, des efforts considérables devront être déployés sur les conditions de travail pour reconquérir une profession qui ne se fait plus d’illusions.

En route vers 2027 ?

L’engagement et l’efficacité de Gabriel Attal, aux yeux de l’opinion publique, pourraient potentiellement le propulser vers une éventuelle candidature présidentielle en 2027. Néanmoins, maintenir cette dynamique et répondre aux attentes dans la durée sera un défi de taille dans un ministère aussi complexe que celui de l’Éducation Nationale où tant de ministres se sont embourbés.