Pourquoi de nombreux postes de directeurs d’école restent-ils vacants ?
Une crise de vocation qui s’amplifie
Les résultats du CRPE sont tombés, confirmant encore une fois la pénurie d’enseignants pour la rentrée. Mais cette année, un autre phénomène inquiète : de nombreux postes de directeurs d’école restent vacants dans la plupart des départements. La mission de direction n’a jamais vraiment suscité de vocations. Pourtant, la situation semble atteindre un niveau critique.
Un rôle aux multiples casquettes
Le directeur d’école, c’est avant tout un enseignant du primaire à qui l’on confie des missions supplémentaires : gestion administrative, pilotage du projet d’école, relations avec les familles, coordination de l’équipe, sécurité, inscriptions… Dans la grande majorité des cas, le directeur cumule à la fois une classe et la direction, moyennant une revalorisation salariale. Selon la taille de l’école, il peut être être en classe tout le temps, déchargé de classe à temps partiel, voire à temps plein dans les plus grandes structures.
Des responsabilités qui s’accumulent, une reconnaissance qui ne suit pas
Si la mission n’attirait déjà pas les foules, la tendance s’est accélérée ces dernières années. Les responsabilités du directeur ne cessent d’augmenter : tâches administratives, multiplication des protocoles, gestion de crise… Mais la reconnaissance (notamment salariale) ne suit pas. Beaucoup d’enseignants vivent la fonction de direction comme un “cumul” de tâches plus qu’une véritable évolution professionnelle.
Faire fonction : une solution par défaut
Lorsque le poste de directeur reste vacant dans une école, la règle est claire : c’est un enseignant de l’équipe qui doit assurer l’intérim, appelé “faire fonction”, en attendant qu’un candidat se présente l’année suivante. Parfois, après une ou plusieurs années à “faire fonction”, certains franchissent le pas, passent l’entretien auprès de l’inspection et deviennent officiellement directeurs… même si ce n’était pas une vocation à l’origine.
Des directeurs peu formés et souvent isolés
Autre difficulté : une fois nommé, le nouveau directeur bénéficie d’une petite formation initiale, mais celle-ci ne compense pas toujours le manque de motivation ou d’appétence pour le pilotage d’équipe. La solitude de la fonction, particulièrement marquée en école primaire où le directeur travaille seul sans équipe dédiée – contrairement au principal de collège ou de lycée qui est entouré d’une équipe de direction – accentue le désintérêt pour ce rôle
Un statut à clarifier auprès des familles
Il est essentiel de rappeler que le directeur d’école n’est pas le supérieur hiérarchique des enseignants, contrairement à ce que beaucoup de familles imaginent. Son rôle est d’animer et de coordonner l’équipe, pas de “cheffer” au sens strict.
Un enjeu majeur pour la rentrée
Cette année, la pénurie de directeurs s’accentue, révélant un malaise profond : la mission n’est pas suffisamment reconnue, ni attractive, alors même qu’elle est essentielle au bon fonctionnement des écoles. Tant que ce déséquilibre persistera, de nombreux postes de direction continueront à rester vacants à la rentrée.
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