Pourquoi le ministre de la Santé est “très favorable” à la sieste à l’école

Un constat alarmant sur le sommeil en France

Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, l’a affirmé avec conviction : il est « très favorable à la sieste d’une façon générale, qu’elle soit dans le milieu professionnel ou à l’école ». Une prise de position qui s’inscrit dans une feuille de route interministérielle consacrée à l’amélioration du sommeil des Français. Et pour cause : en 50 ans, la durée moyenne de sommeil a chuté d’1h30. Aujourd’hui, un adulte dort en moyenne 7 heures par nuit, et 1 Français sur 5 dort moins de 6 heures. Chez les plus jeunes, la situation est encore plus préoccupante : 30 % des enfants et 70 % des adolescents manquent de sommeil. Un phénomène lourd de conséquences, notamment sur la santé mentale et cardiovasculaire.

À l’école maternelle, des pratiques très disparates

Si la sieste est déjà présente à l’école, c’est essentiellement en maternelle. Mais les pratiques varient fortement d’un établissement à l’autre. Certaines écoles imposent une sieste uniforme à tous les élèves, d’autres s’adaptent au cas par cas selon les besoins individuels ou les niveaux de classe. Ces différences peuvent créer des écarts importants dans le vécu quotidien des enfants et dans le respect de leurs besoins. Le message du ministre pourrait ouvrir la voie à une réflexion plus globale sur le cadre et l’organisation des temps de repos à l’école… à condition qu’il soit suivi d’actions concrètes.

Pas de volonté d’imposer une norme nationale

Malgré sa position favorable, Yannick Neuder se garde bien de formuler des obligations. Il souligne l’importance de sensibiliser les professionnels de l’enfance, mais rejette l’idée d’imposer des temps de sieste systématiques. Cette prudence laisse les équipes pédagogiques seules face à l’organisation des rythmes de la journée scolaire, sans recommandations claires ou soutiens spécifiques. Pourtant, la sieste pourrait jouer un rôle clé dans le développement et la disponibilité des jeunes élèves pour les apprentissages.

Et pour les enseignants ? Aucun temps de repos prévu

La feuille de route évoque aussi la nécessité de penser le repos dans le milieu professionnel pour les personnels. Certaines entreprises aménagent déjà des espaces de micro-sieste pour leurs salariés. Mais du côté de l’Éducation nationale, cela paraît difficilement envisageable. La majorité des personnels sont en charge directe d’élèves sans réel temps de répit dans leur journée. Une fois de plus, les injonctions au bien-être au travail se heurtent à la réalité du terrain.

Une sensibilisation des professionnels, mais après ?

Le gouvernement prévoit de mieux former et outiller les professionnels pour repérer les troubles du sommeil et sensibiliser aux besoins de repos. Une intention louable, mais qui ne suffira pas sans réflexion sur les conditions concrètes d’accueil et d’organisation dans les écoles. Faut-il aller vers des siestes mieux adaptées en maternelle ? Étendre la pratique aux cycles supérieurs sous d’autres formes (temps calmes, relaxation) ? Encourager la co-construction avec les familles ? Rien n’est tranché pour le moment.

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