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Polémique sur l’éducation à la sexualité : une annonce ministérielle qui concerne l’école, de la maternelle au lycée

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L’éducation à la sexualité, obligatoire dans les établissements scolaires français depuis 2001, revient sous les projecteurs avec des déclarations récentes d’Alexandre Portier, ministre délégué à la réussite scolaire, et un apparent revirement de position de la ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet. Ces prises de position suscitent de vives réactions dans le monde éducatif et au-delà. Décryptage des enjeux.


Une remise en question des programmes EVARS

Les programmes d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS) couvrent l’ensemble des niveaux scolaires, de la maternelle à la fin du lycée. Toutefois, ces enseignements sont progressifs et adaptés à l’âge des élèves. Il ne s’agit pas d’apprendre la sexualité en maternelle ou au début du primaire, mais d’introduire des notions adaptées au développement des enfants, comme la découverte du corps, le respect de soi et des autres, et la prévention des violences.

Ces programmes font l’objet de critiques formulées par Alexandre Portier. Selon lui, « ce programme en l’état n’est pas acceptable et doit être revu ». Le ministre délégué exprime des inquiétudes quant à la place supposée de la « théorie du genre » dans ces enseignements. Il affirme vouloir « un encadrement très strict des intervenants » pour éviter ce qu’il perçoit comme des dérives militantes.

Ces critiques interviennent dans un contexte où le programme EVARS est régulièrement accusé par certains groupes d’introduire des notions liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre, perçues comme controversées.


Revirement de la ministre Anne Genetet

Alors que la ministre Anne Genetet avait initialement soutenu l’introduction de notions comme l’« identité de genre » dans le cadre des EVARS, un changement de cap semble se dessiner. L’entourage de la ministre aurait annoncé que ce terme ne figurera pas dans la version définitive du programme. Cette décision marque un tournant significatif, compte tenu de ses déclarations antérieures, où elle défendait une approche inclusive.

Ce recul est perçu par certains comme une concession aux critiques formulées par des membres de la majorité et des groupes conservateurs. Des observateurs dénoncent un « grave revirement idéologique », estimant que cela affaiblit les efforts pour promouvoir une éducation respectueuse des diversités.


Des réactions contrastées dans la communauté éducative

Les déclarations de Portier et le revirement de Genetet suscitent des réactions partagées parmi les enseignants et les associations. Tandis que certains estiment que cette clarification pourrait rassurer les familles inquiètes, d’autres y voient une atteinte à la liberté pédagogique et une concession face à des positions idéologiques conservatrices.

Le débat révèle également des tensions autour des intervenants extérieurs en milieu scolaire. Si Portier plaide pour un contrôle renforcé, les enseignants rappellent que ces intervenants, souvent issus d’associations spécialisées, sont déjà soumis à une validation rigoureuse.


Les enjeux des programmes EVARS

L’éducation à la sexualité vise à fournir aux élèves des repères sur la vie affective, relationnelle et sexuelle, tout en abordant des thématiques comme le consentement et la prévention des discriminations. Ces enseignements sont essentiels pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes et promouvoir l’égalité entre les sexes.

L’introduction de notions comme l’identité de genre reflète des évolutions sociétales, parfois mal comprises ou mal acceptées. Le débat autour des EVARS illustre les difficultés à concilier une approche inclusive avec des sensibilités culturelles et politiques variées.

Mise à jour ce 28 novembre à 12h:

La ministre de l’Éducation nationale vient de prendre ses distances avec son ministre délégué, affirmant clairement qu’elle était en charge du dossier de l’éducation à la sexualité, sous-entendant ainsi que ce n’était pas son rôle à lui. Elle a réaffirmé, à plusieurs reprises, que la théorie du genre n’existait pas, rejetant ainsi toute approche qui la considère comme un sujet éducatif. Concernant l’enseignement de la sexualité, elle a insisté sur le fait qu’en primaire, seul l’enseignement de la vie affective et relationnelle était pertinent, réservant l’enseignement des aspects sexuels à une approche progressive qui débuterait au collège et se poursuivrait au lycée.


Conclusion

Le débat autour des programmes EVARS met en lumière des tensions croissantes entre les objectifs éducatifs et les influences politiques. À l’heure où les enseignants attendent des lignes claires pour mener à bien leurs missions, ces controverses risquent d’affecter la mise en œuvre de ces enseignements pourtant essentiels. L’avenir des EVARS semble suspendu à un équilibre délicat entre pédagogie, politique et société.


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