Les décharges exceptionnelles des directeurs d’écoles à Paris vont progressivement être supprimées à partir de septembre.
Le recteur de l’académie de Paris a confirmé une mesure qui marque un tournant pour les directions d’école parisiennes : à partir de la rentrée de septembre 2025, les décharges exceptionnelles d’enseignement, en place depuis plus de quarante ans, seront progressivement retirées. Cette décision vise à aligner l’académie de Paris sur le droit commun, en réponse aux recommandations de la Cour des comptes.
Depuis 1982, les directeurs et directrices d’écoles parisiennes bénéficient d’un régime dérogatoire leur permettant d’être entièrement déchargés d’enseignement dès que leur école compte plus de cinq classes. Ailleurs en France, cette décharge ne s’applique qu’à partir de douze classes. Cette exception est le fruit d’une ancienne convention entre le ministère de l’Éducation nationale et la Ville de Paris. Or, la Cour des comptes considère aujourd’hui ce régime comme « dépourvu de fondement juridique » et « une rupture d’égalité vis-à-vis des autres communes ».
Mardi 21 janvier, en CSA second degré, et alors que l’ordre du jour ne portait pas sur les postes du premier degré, le Recteur, M. Beignier, a annoncé qu’il envisageait de remettre en question dès la rentrée 2025 les décharges de direction parisiennes. Alors que M. Bloche, adjoint à la Maire de Paris avait assuré que le différend opposant la Mairie et le Ministère ne remettrait pas en question les décharges, et que l’Académie avait affirmé en CSA en décembre que si les décharges devaient être revues, cela ne se ferait pas à la rentrée 2025, cette annonce est un coup de tonnerre et un changement de ton inacceptable du Rectorat ! (source 👉 article SNUIPP 75)
Une charge budgétaire pour le ministère
Depuis 2019, bien que la convention n’ait pas été renouvelée, le dispositif perdure, mais la Ville de Paris ne contribue plus à son financement. Ce surcoût repose entièrement sur le ministère de l’Éducation nationale, ce que la Cour des comptes qualifie de « dispositif irrégulier » générant une « charge budgétaire importante ». Le référé publié par la Cour le 25 novembre 2024 presse ainsi le ministère de « mettre un terme dans les plus brefs délais » à cette exception.
La précédente ministre, Mme Genetet, avait répondu à la cour des comptes en novembre 2024 en indiquant qu’elle engageait en effet un travail pour un retour au droit commun à compter de septembre 2025.

Une mesure mal accueillie dans les écoles parisiennes
Avec 626 écoles publiques et près de 95 % des directions entièrement déchargées, ce changement de régime s’annonce comme un choc pour les équipes parisiennes. Les directeurs et directrices, dont les tâches administratives sont souvent comparables à celles de petits collèges, redoutent une surcharge de travail. Contrairement aux collèges et lycées, les écoles primaires ne disposent pas de personnels administratifs tels que des CPE, gestionnaires ou secrétaires, ce qui alourdit le quotidien des directeurs souvent en charge d’une classe.
Vers une mobilisation nationale ?
Si cette mesure aligne Paris sur le régime applicable dans le reste de la France, elle pourrait aussi fédérer les directeurs et directrices de tout le pays pour réclamer un régime de décharges plus conséquent et la mise en place d’aides à la direction. Ce débat relance la question du statut et des moyens alloués aux directeurs d’école, confrontés à des responsabilités croissantes.
La rentrée de septembre 2025 marquera ainsi une étape clé pour les écoles parisiennes et relancera probablement les discussions sur l’avenir du métier de directeur dans le primaire.
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Les petites classes rurales de moins de 4 classes n ont que quelques jours de décharge par année. Et pourtant ils doivent remplir les mêmes dossiers administratifs et autres que les écoles plus grandes . Il serait juste de mieux répartir. Mon directeur, école de 6 classes est déchargé à 33% .
Vous trouvez ça juste / paris ? Moi non .
Il serait temps de mettre un peu d équité avec le rural.
Il faut savoir qu’à Paris les directeurs font tout le travail administratif que les services des mairies ailleurs font, en plus de leur travail de direction pour de très grandes écoles. C’est la raison de la paye par la mairie. Il serait bien que l’article le signale.
Bonjour,
N’étant pas en région parisienne, je me demande de quel genre de travail administratif en plus parle-t-on ? Je m’interroge réellement sur la différence de charge de travail d’un directeur en province et en région parisienne. Pouvez-vous m’éclairer ?
Vous avez complètement raison sur l’aberration du métier de directeur peu déchargé en milieu rural mais au lieu de vouloir « mettre un peu d’équité » en enlevant des acquis à certains, ne pensez-vous pas que ce serait le moment d’aligner les directeurs vers le haut?