Le ministère, selon des inspecteurs, va être confronté à un manque de professeurs des écoles volontaires pour aller faire classe en sixième à la rentrée

L’heure de technologie en sixième a été officiellement supprimée (entraînant la parution de nouveaux programmes de cycle 3 en sciences) au profit des heures de renforcement des mathématiques et du français qui doivent être assurées par les professeurs des écoles dans le cadre du « pacte de revalorisation ».

Le problème auquel est confronté le ministère est que ce pacte est basé sur du volontariat mais que certaines missions doivent impérativement être réalisées. Il a donc été demandé dans de nombreux départements de réaliser un recensement alors même que les conditions du pacte ne sont toujours pas connues.

C’était l’objet de ce précèdent article, où nous alertions sur le fait que ça risquait de « coincer » car participer au pacte ça ne sera pas uniquement faire une ou deux heures au collège. Il faudra y ajouter le temps de préparation, de concertation, de rencontres, de rendre des comptes à l’administration, d’élaboration du projet etc…

Nous avons depuis interrogé des Inspecteurs de l’Education Nationales (IEN) qui nous répondent que OUI il y a des candidats mais qu’ils sont loin d’être en nombre suffisant.

Des IEN, officieusement, sont allés jusqu’à nous dire qu’ils espéraient que le pacte ne se mettrait pas en place tant il va générer du travail supplémentaire pour eux et pour les directeurs. Ils nous ont aussi confié qu’ils ne comprenaient pas pourquoi c’était aux professeurs des écoles d’aller au collège et qu’on pourrait à l’inverse imaginer que les professeurs des collèges viennent faire de la cointervention en CM2 pour harmoniser les pratiques et améliorer le niveau des élèves.

Les enseignants sont majoritairement contre le pacte de revalorisation qui risque d’être mis en échec par le manque de volontaires. Quelle solution aura alors le ministère qui à déjà fait les annonces publiquement sur la mise en place de l’heure de renforcement des fondamentaux en sixième par des professeurs des écoles?

Dans un article du journal Le Monde, le journaliste s’interroge également sur le nombre de candidats qui se porteront volontaires sur les différentes nouvelles missions:

Pap Ndiaye espère couvrir les besoins de remplacement en mobilisant, dans le cadre du pacte, un quart des 480 000 enseignants du second degré, [mais] rien ne garantit qu’un tel effectif sera spontanément candidat.

Article Le Monde

Les enseignants et les syndicats le martèlent depuis le départ, ils veulent une réelle revalorisation avec la reconnaissance des tâches déjà effectuées et non l’ajout de nouvelles missions.